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Mort et Vif - Des zombies, des hommes et un nouveau chapitre chaque semaine
Mort et Vif - Des zombies, des hommes et un nouveau chapitre chaque semaine
  • Mort et vif à la fois, comment est-ce possible ? Suivez les histoires de personnages communs et hors du commun à travers un monde infestés de morts vivant. Lorsque la situation devient extraordinaire, certains personnages se révèlent l'être tout autant.
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11 avril 2014

Mort et Vif - Tome I - Chapitre 27

Je récupère mon arme, la place en bandoulière, et en compte les balles encore disponibles. Plus qu’une grosse quinzaine, ce n’est pas la joie. Je récupère également le sac de provisions que j’ai préparé pour mon fils et je m’apprête à décoller quand le passage d’un hélicoptère m’interpelle. Car ce n’est pas un mais plusieurs appareils qui viennent tout juste de survoler mon appartement. Ils font un vacarme de tous les diables ce qui a certainement pour effet de réveiller tous les mort-vifs de la ville. Si on voulait leur faire signe de se relever, on ne s’y prendrait pas autrement. C’est surprenant, même de la part de l’armée. Cela m’intrigue et je me décide à jeter un coup d’œil par la fenêtre.

Les hélicoptères ne font pas que passer, ils distribuent également des prospectus. Des dizaines de feuilles sont jetées des appareils. En pleine nuit, elles ressemblent à d’énormes flocons de neige lorsqu’elles passent sous les lumières des lampadaires. C’est que ce doit être très sérieux. Le plus simple sera d’en récupérer une lorsque je marcherai en direction du port.

J’agrippe mon sac et je commence à quitter les lieux. Je redescends les escaliers sans trop faire de bruit, arme pointée en avant, prenant garde à ne pas attirer un éventuel mort-vif. En avançant lentement marches après marches, les détails de la soirée s'offrent à moi. Des impacts de balles le long des murs et sur les portes, des taches de sang, des portes enfoncées et des serrures défoncées… Indéniablement, la soirée a été des plus agitées. Je comprends mieux que Selma ne soit pas restée ici.

Encore quelques marches à dévaler puis je rejoins rapidement la rue.

Malheureusement, j’avais vu juste. Les ronflements des hélicoptères ont réveillés tous les mort-vifs aux alentours et leurs silhouettes s’agitent dorénavant dans le brouillard de l’aube qui s’est posé sur la ville. Le chemin vers le port n’en sera que plus compliqué.

Mais quelle bande d’abrutis ! Pourquoi ont-ils fait ça ? Et ce fameux prospectus, que dit-il ?

A quelques pas de moi, l’un d’entre eux frétille au sol sous l’effet d’une légère brise. Je le bloque du canon de mon arme puis le ramasse d’un geste assuré.

« Population d’Aberdeen. Ceci est un message de l’armée. La ville va être bombardée au napalm à 5h30 précise. Nous vous invitons à vous protéger dans les caves qui seront les moins impactées par les bombardements. Camouflez portes et fenêtres, recouvrez-vous de couvertures aspergées d’eau et ne sortez plus jusqu’à nouvel ordre. Branchez la radio sur le canal 101.2 une fois le bombardement terminé pour de nouvelles instructions. »

- Les salauds ! Ils vont tous nous exterminer ! Personne ne survivra au napalm ! Foutaises !

Je regarde rapidement ma montre. Moins d’une heure. Je n’ai même pas une heure pour rejoindre le port. Et moi qui suis nulle en orientation... Quel chemin est le plus court ? Lequel est le plus sûr ? Et comment passer ces mort-vifs sans se faire attraper ? Revoilà que je panique, comme toujours dans les moments difficiles.

Il me faut un plan. Il me faut une idée, une idée lumineuse, du genre que je n’arrive jamais à trouver en temps normal. Mais à cet instant, la situation n’est pas normale. Alors à moi de me transcender. Et vite !

- Regarde autour de toi ma belle ! Trouve de tes yeux ce que tu ne trouves dans ton cerveau.

Scooter ! Un scooter. Ce scooter, celui de Selma. Celui qu’elle utilise pour venir garder le petit. Les clés ? Sur le meuble de l’entrée, je les y ai vues. Je m’en souviens parfaitement !

Et que je cours dans les escaliers escaladant les marches deux par deux à en perdre haleine. Mais pour une fois que j’ai un plan, je tiens à le mettre en place. J’attrape les clés d’un geste vif et rapide juste en tendant le bras sans même mettre un pied dans l’appartement, puis je redescends les marches trois par trois, si bien qu’une fois sur le perron de la porte, je me retrouve nez à nez avec un mort-vif. Je tente tant bien que mal de freiner ma course, mais je le percute de plein fouet et le renverse violemment.

Il se retrouve au sol, alors que moi, je suis parvenue à rester debout. Il n’est pas seulement au sol, il est également à mes pieds, à ma merci. J’empoigne fermement mon arme, bien décidée à en finir, à le finir pour lui faire payer tout ça. Comprendra-t-il mon acharnement, mon désir de vengeance ? Qu’importe, il est à ma portée, j’en profite !

Bam ! Dans le genou.

- Je voudrais tellement que tu souffres saleté. Mais je vois bien que tu ne ressens rien. Qu’importe, celle là, elle était pour mes collègues !

Bam ! Dans la tête.

- Et celle-ci, c’est pour le vieux Gordon ! Et j’espère que je n’aurai pas à en tirer une dernière pour Chris ou Selma !

Ca fait du bien. Je me sens libérée. Mais le bruit va en attirer plus d’un. Ni une, ni deux, je me jette sur le scooter de Selma, y insère les clés puis y fait ronfler le petit moteur en tournant la molette du guidon par à-coups. Je le connais par cœur, comme s’il était le mien. Je dois bien reconnaitre lui avoir emprunté des dizaines de fois. En fait, à chaque fois que j’ai vu le 34 me passer sous le nez et partir de l’arrêt de bus sans moi. Il faut bien admettre que j’ai l’habitude d’être en retard. Toute ma vie, je serai en retard. Je suis sorti en retard du ventre de ma mère, après quasiment 10 mois… Je dirai que c’est un signe qu’il est difficile d’occulter. J’en sourirais presque si la période n’était pas si délicate.

Je suis prête, plus qu’à partir. Plus qu’à y aller… Voilà, il me faut choisir un chemin pour commencer. Plus qu’à m’engager dans une voix. Disons que maintenant il est temps de se lancer. Oui, partir, c’est cela…

- Mais non de Dieu, où dois-je aller ? Il est où le port ? Ca me saoule !

Je ne sais pas comment rejoindre ce fichu port. Ce n’est pas plus compliqué que ça, je n’en sais rien. Alors il me faut réfléchir à une place proche du port que je connais. Un cinéma ? Non… Un musée ? Pas mon style. La mairie ? Non plus, je vais à l’antenne du quartier. Un magasin ? Oui, un magasin, il y en a forcément un où j’ai dû vouloir y faire du shopping. Oui, c’est ça, le petit haut blanc moulant, c’est près du port que je l’ai acheté. Et pour me rendre là-bas, j’étais passée par l’hôpital. En fait, avec moi, tout passe par l’hôpital, mon seul et unique repère hors de ce quartier. C’est décidé. Peut-être n’est-ce pas le chemin le plus court, mais au moins, c’est celui que je connais.

- En avant ma grande !

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