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Mort et Vif - Des zombies, des hommes et un nouveau chapitre chaque semaine
Mort et Vif - Des zombies, des hommes et un nouveau chapitre chaque semaine
  • Mort et vif à la fois, comment est-ce possible ? Suivez les histoires de personnages communs et hors du commun à travers un monde infestés de morts vivant. Lorsque la situation devient extraordinaire, certains personnages se révèlent l'être tout autant.
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7 février 2014

Mort et Vif - Tome I - Chapitre 22

Je vole en l’absence de but, d’objectif. D’habitude, j’analyse, j’étudie, je planifie, je décide. Mais ce meurtre, car c’est ainsi que je dois l’appeler, m’a bouleversé. Comment ai-je pu commettre l’impensable ? Comment ce chamboulement a-t-il pu me transformer en criminel en un rien de temps ? Qui aurait pu prévoir que j’agirais de la sorte ? Tuer un homme, volontairement, ce n’est pas moi. J’ai honte, oui, tellement honte de ce que j’ai fait et de ce que je suis devenu.

Bip, bip, bip. Une alarme me sort de mes pensées. Je regarde un peu partout sur le tableau de bord et ne mets pas bien longtemps à comprendre ; je suis dorénavant sur la réserve et la panne sèche me guette. Combien de temps puis-je encore voler ? Je n’en ai aucune idée. De mon expérience des automobiles, lorsque la réserve est atteinte, il reste bien une cinquantaine de kilomètres à rouler. Alors j’imagine que ca doit être un peu identique sur un hélicoptère. L’alarme sonne, le voyant s’est allumé, mais il n’y a pas encore le feu.

Quoiqu’il en soit, il me faut dorénavant trouver un point de chute. La ville à mes pieds ressemble à un énorme brasier, les mort-vifs ont envahi les rues et saccagé le camp de l’armée. Bref, il faut s’éloigner d’ici. Je ne peux rester dans le centre ville, c’est trop dangereux. Seulement, cet engin ne m’emmènera plus très loin, et le coup de la panne n’est pas un risque à prendre à la légère en plein vol. Il est plus que temps de songer à un plan d’action.

Je me dois de revenir à mes fondamentaux. Réfléchir pour trouver une solution, c’est cela ma vraie force. Tout d’abord, mon armure. Elle a fait ses preuves, elle m’a sauvé la vie, je ne peux plus m’en passer. Mais voilà, les militaires me l’ont confisquée et je me vois mal retourner sur la plateforme d'Elgin pour en prendre une de rechange. Je dois en trouver une ailleurs. Qui peut bien posséder de telles tenues ? La police ? Non, au mieux quelques pièces de protection type jambières ou genouillères. Les sportifs ? Il doit bien y avoir un énième sport aussi idiot qu’inintéressant qui met en scène des gladiateurs en armure des temps modernes ? Les tenues de cricket peut-être. Mouais… Niveau gladiateur, j’ai déjà vu mieux. Ca ne me dit pas grand-chose. Alors qui d’autre ? Les tenues des techniciens sur la plateforme leur permettaient de faire face à des températures particulièrement élevées, un peu comme les… Pompiers ! Voilà, c’est ça. Ces satanées soldats du feu, comme ils aiment fièrement à se nommer, disposent de vraies protections. Ils sont équipés de la tête aux pieds pour affronter le pire.

La seule caserne que je connaisse est celle proche de l’appartement que je loue. C’est un peu plus loin au nord de la ville, en banlieue. J’espère que l’ambiance y sera un peu plus calme qu’en centre-ville. Quand je vois le nombre incroyable de mort-vifs qui se sont rués sur la place centrale, c’est qu’en contrepartie, ils ont dû quitter les autres endroits de la cité. En tout cas, je l’espère.

Le quartier de la banlieue nord est désormais sous mes pales. Je réduits légèrement mon altitude afin de mieux observer  le contenu  des rues et ruelles. La fumée dense qui s’échappait des bâtiments de la ville en feu se fait moins pesante, moins opaque. D’ailleurs, l’incendie semble avoir épargné ce quartier en partie. Je ne peux que m’en réjouir, j’avais tellement peur que la caserne ait également subit le ravage des flammes. Avant de me poser sur le parking de la caserne, j’observe les alentours. Je fais un tour rapide du bâtiment pour tenter de voir si des mort-vifs y errent. Je tiens à faire vite car le bruit de l’hélicoptère en attirera quelques uns, j’en suis certain. Rien à signaler, je me pose toujours aussi difficilement puis éteins le moteur aussitôt pour atténuer le bruit.

Une fois sorti du poste de pilotage, je fais le tour de ce qu’il me reste à bord et cette éternelle question me revient en tête : qu’est-ce qu’on a ? Car avant de descendre de l’appareil, je prends conscience que je suis presque nu. Plus d’armure, plus d’arme, plus rien. En fouillant, je trouve la lame qu’utilisait ma victime. C’est une sorte de couteau papillon, dont les deux parties du manche se retournent à cent quatre vingt degrés afin de complètement recouvrir la lame. A mon avis, c’est ainsi qu’il a pu la dissimuler facilement dans ses vêtements. Ce couteau est peut-être facile à plier et déplier, il n’en est pas moins que sa lame n’est pas très longue, bien en deçà de celle du couteau d’Yvan et encore d’avantage du petit sabre du capitaine.

Ca ne fait pas lourd comme équipement. Entrer en pleine nuit dans un bâtiment avec un attirail aussi minable, c’est extrêmement tendu. Il faudrait que je trouve un moyen de minimiser les risques. J’observe le parking autour de moi, mais rien ne semble convenir. Des voitures garées, d’autres abandonnées. La caserne, elle, est grande ouverte. L’un des camions est à moitié sorti. Quand aux autres véhicules, ils n’y sont plus. Les lieux ont l’air bien vides, désertés de ses occupants et de leur matériel. Tout cela me donne surtout l’impression que les gens sont partis en urgence. Soit ils sont intervenus en ville et ne sont jamais revenus, soit ils ont filé à l’anglaise pour échapper au pire. Qu’importe les raisons, le fait est qu’ils ont tout laissé en plan. Il n’y a qu’une seule bonne nouvelle, la lumière est allumée un peu de partout.

Plusieurs possibilités s’offrent à moi. La première consiste à rejoindre l’une de ces voitures abandonnées, puis de m’en servir pour me rapprocher en sécurité du camion. La seconde, plus simple, serait que je rejoigne ce fameux camion prudemment sans faire de bruit. Je préfère cette alternative. Moins bruyante, elle n’attirera pas les monstres. De toute façon, il me faut agir assez vite. Le bruit de l’hélicoptère en a forcément attiré quelques uns. Je ne sais pas quand ils se pointeront, mais je sais qu’ils viendront, tôt ou tard.

J’opte donc pour la seconde alternative. Avant de sortir et de m’élancer vers le camion, j’essaie d’apercevoir des points clés, histoire de ne pas me retrouver bredouille sur place. Le camion est imposant. Il dispose d’une petite échelle sur son côté permettant de monter au dessus afin d’accéder à une sorte de canon à eau. C’est difficile à dire d’ici. En tout cas, il y a un moyen de se mettre à l’abri en grimpant cette échelette. C’est décidé, je compte bien rejoindre cette place en hauteur.

Je fais glisser la portière latérale et saute de l’hélicoptère. Je la laisse volontairement ouverte. Les mort-vifs ne peuvent y grimper et je ne tiens pas à me retrouver stoppé par la porte si je dois remonter en urgence dans l’appareil. Le parking est toujours désert. Avant de m’élancer, j’écoute, comme à l’accoutumé. Le rotor a cessé son mouvement depuis quelques minutes déjà. C’est calme, étrangement calme. Je commence à traverser le parking, doucement, sans faire de bruits, pieds nus. Je suis un félin. Le camion est juste là devant moi, à moitié sorti du hangar, le nez contre une porte coulissante. Le hangar semble bien vaste lorsque les véhicules des sapeurs-pompiers n’y sont pas stationnés, mais j’ai du mal à y pénétrer. La peur, indéniablement. Peur de faire une mauvaise rencontre, peur d’y rester bloqué. L’espace est grand, je peux rentrer tout en me tenant à distance des angles de murs, des portes entrouvertes, de tous ces coins malicieux d’où un danger peut surgir à n’importe quel instant. Je me rapproche du camion, dans un silence de plomb, malgré l’écho que crée le hangar. Seuls quelques scintillements de néons en fin de vie viennent perturber le premier et honorer le second. Avant de monter à l’échelle, je veux m’assurer qu’aucun mort-vif ne se planque derrière le camion. Je fais deux ou trois pas de côté supplémentaires, pour pouvoir observer l’arrière du véhicule. Rien. Enfin si, il y a bien quelque chose. Quelque chose d’extraordinaire même. Car si ce n’est pas la combinaison que je cherche tant, ces merveilleux pompiers disposent d’un outil qui me ravi, une hache. D’autant plus que celle-ci, accrochée au dos du camion, me semble particulièrement efficace. Son manche légèrement courbé et son second embout perforant en font l’arme ultime, MON arme ultime. Je la détache soigneusement afin de ne pas faire trop de bruits. Elle est plus légère qu’elle n’y parait et son empâtement n’est pas trop long. Je sens que je vais l’aimer. Mais je ne suis pas là pour rêver. Je retourne alors proche de la petite échelle placée sur le côté du camion. De là je vois mon hélico à l’extérieur… Et une silhouette. Non, deux, voire trois silhouettes. Ce n’est pas possible. J’en étais sûr que les bruits du moteur et des pales les attireraient. Cet engin est trop bruyant, je dois éviter de m’en servir. Finalement, c’est un bien pour un mal qu’il tombe en panne de carburant.

Je grimpe vite à l’échelle, en douceur, puis je me m’allonge sur le toit et les observe. Peut-être vont-ils déguerpir quand ils verront qu’il n’y a rien à grignoter dans l’hélico ? J’espère, sait-on jamais. Ils s’approchent de l’engin sans m’avoir repéré à priori, mais c’est un autre son qui me gène tout à coup. Un grognement vient de rugir dans tout le hangar, suppléé par un écho qui ne fait que l’amplifier d’avantage. Si les mort-vifs à l’extérieur ne m’avaient pas vu, autant dire que celui qui vient de grogner a sonné l’alarme et va les rameuter. Où est-il ? Où est ce fourbe ? Où s’était-il caché ? Et pourquoi ne l’avais-je pas vu ? Je regarde par-dessus le toit du camion sur le seul côté que je n’avais pas encore inspecté. Et inévitablement, c’est ici que l’un d’entre eux se trouve. Il se colle au camion tel un aimant sur une porte de frigo. Quel abruti. Je dois le faire taire au plus vite. Je me redresse légèrement et bascule la hache par-dessus mon épaule avant de la lancer en contrebas et de lui fendre le crâne. Pastèque ! Cela faisait longtemps, j’en avais presque oublié le bruit. Ses gémissements s’arrêtent immédiatement, comme à chaque fois, mais la hache est restée enfoncée dans sa tête et tout le poids de son corps repose dorénavant au bout de mon arme. Et il est lourd le bougre. Je tente de gesticuler la hache dans tous les sens pour la débloquer et... Bling ! Je l’ai faite tomber. Et elle a fait un bruit du tonnerre en percutant le sol bétonné du hangar. Un énorme son de métal s’est propagé dans tout le bâtiment, grâce à un magnifique écho se hâtant de le reproduire autant que possible. Quel idiot je fais. Avec tout ça, je ne vois pas comment les monstres à l’extérieur pourraient ne pas m’avoir entendu. Et moi, je suis coincé là haut, de nouveau complètement démuni. Quelle poisse !

Pas de panique. Je rampe sur le toit pour observer à l’extérieur. Il n’y a pas de doute; ils m’ont entendu, ils arrivent, mais leur démarche est lente. Je devrais avoir le temps de redescendre récupérer la hache si je m’y prends de suite. Je m’exécute sans trainer. Je redescends à toute vitesse la petite échelle, ramasse mon arme puis remonte me mettre à l’abri au sommet du camion. Cela ne m’a pris qu’un instant, voir un instant et demi. Bref, j’ai été rapide. Je me surprends à ne pas paniquer. Il y a encore quelques heures, la vue d’un mort-vif me donnait le trac. Même protégé et armé, me sachant intouchable, il m’arrivait d’avoir les frousses à chaque rencontre avec l’un d’eux. Mais ce soir, je ne ressens rien. Je suis pourtant mal en point, à la merci de ces trois monstres qui s’approchent, je n’arrive pas à paniquer. Je reste calme, conscient du danger, mais serein. Peut-être parce que je n’ai rien à perdre ? Après tout, que se passera-t-il si j’y passe ce soir ? A qui vais-je manquer ? Qui me pleurera ? Qui me cherchera ? Qui se posera la question se savoir si j’ai survécu à cet enfer ? J’étais seul avant le drame, je le suis d’avantage à présent et vu le peu de personnes encore vivantes, il y a fort à parier que je le sois inlassablement si je m’en sors.

Ils sont là car ils m’ont entendu mais c’est l’odeur du sang qui les fait se coller au camion la tête en l’air tels des poissons cherchant un peu d’air à la surface de l’eau. Auparavant ils me répugnaient, dorénavant ils me font pitié quand je les vois comme cela. Je me redresse et m’assois. Après tout, ils sont là, ils m’ont pris pour cible, pourquoi chercher à me cacher un peu plus ? Que faire ? Les exploser à coup de hache ? C’est jouable, mais le dernier essai a donné un résultat mitigé. Je peux prendre le risque de faire tomber mon arme s’il n’y a qu’un seul d’entre eux, mais dans la situation actuelle, ce risque me semble être trop important. Alors que faire d’autre ? Comme toujours, observer, analyser, réfléchir et ouvrir l’écoutille qui se trouve devant moi. Pourquoi ne l’ai-je pas vu plus tôt ? J’étais tellement concentré sur ces trois énergumènes que je n’ai pas vu la petite trappe qui mène à l’intérieur du camion.

Je l’empoigne de toutes mes forces et tente d’en faire tourner la valve qui lui fait office de poignée. Elle est vraiment très difficile à manipuler. Chacun de mes essais ne la fait qu’à peine bouger. Encore un effort et… Bing ! C’est fait, l’écoutille est débloquée. Je la fais basculer et observe à l’intérieur. Sombre, tel est le premier mot qui me vient à l’esprit. La lumière des néons du hangar ne parviennent pas vraiment à s’immiscer suffisamment à l’intérieur du camion pour que je puisse discerner si celui-ci est sûr. Pourtant il va bien falloir que je descende.

Comme ma grand-mère me le disait tout le temps, prudence est mère de sureté. Puisqu’il me faut faire entrer un peu de lumière dans ce bahut, je vais bien trouver un moyen d’y arriver. Je lève la hache bien en hauteur au dessus de mon épaule et la fait s’abattre sur le toit du camion, la partie perforante en avant. Elle le transperce sans broncher. Je recommence l’opération une dizaine de fois et produit ainsi les puits de lumière qu’il me manquait. Le verdict est implacable, un cadavre est assis à l’arrière du cockpit. Est-ce un mort-vif ? Difficile à dire car je ne perçois pas son visage. Dommage car il aurait pu me donner un indice important : sa peau est-elle affectée par la contamination ? Je pense que s’il en était un, il serait aussi affamé que les autres à l’extérieur, et il m’aurait déjà repéré. Est-ce un mort « tout court » ? Eh bien, je dirai qu’il y a des chances que celui-ci ne se relève pas.

Toujours est-il que ma devise, c’est la sécurité avant tout. Le plan est simple : je descends en lui bondissant dessus et lui plante mon couteau dans le crâne sans plus attendre. Ainsi, si c’est un mort-vif, il n’aura pas le temps de réagir. Je me jette sans plus attendre. Je bondi dans la partie arrière du camion mais au moment de lui transpercer le crâne, mon geste s’arrête aussi sec. Ce ne sera sans doute pas nécessaire, cet homme n’a plus de tête. Quelle horreur. On lui a tranché la tête, et très certainement  avec le même genre de hache que celle que j’ai en main. C’est d’un glauque. Qu’avait-il bien pu lui arriver pour qu’il mérite une fin aussi atroce ? Je ne vois pourtant pas de trace de morsures sur ses bras ou ses jambes. Ses mains sont encore intactes, il ne s’etait pas transformé. Alors pourquoi l’avoir décapité ?

Qu’importe. Je commence par faire la charogne. Cet homme a des chaussures, de belles chaussures en cuirs, solides et, le plus important, à ma taille ! Enfin, pas tout à fait, il fait une pointure de plus, mais vu le contexte et le prix, je promets de ne rien réclamer au SAV. Malheureusement, aucune trace de mon armure dans ce camion. Fouiller les lieux reste le plus urgent, d’autant que les monstres me reniflent à travers la tôle de l’engin. Ils me veulent toujours. Il reste le cockpit conducteur. Une petite porte l’y mène. Vu de l’extérieur, la cabine de pilotage semblait vide. Je sors mon couteau par sécurité et ouvre la petite porte intermédiaire, en douceur, et commence par jeter un œil. Il y a un nouveau cadavre, avachi sur le sol devant les sièges passagers où deux personnes peuvent prendre place. Il beigne dans une mare de sang, et il se redresse.

Oh le saligaud ! Pas de temps à perdre. Je me glisse dans son dos et lui transperce le crâne à l’aide du couteau. Fort heureusement, j’ai pu agir rapidement. Je ne lui ai pas laissé le temps de se retourner. Mais alors pourquoi celui-ci a attendu le dernier moment pour se montrer. Il aurait dû me sentir ou m’entendre comme les autres depuis un bon moment normalement. Je ne comprends plus. J’examine un peu son corps, il m’apportera peut-être quelques réponses. Le sang au sol est bien le sien. Il s’est tranché les veines au niveau des poignets. Il y a une hache comme la mienne sur le siège conducteur. Je commence à comprendre. Avec son pote, ils ont dû se sentir foutus, alors ils se sont donnés la mort. Il s’est suicidé après avoir décapité son collègue. Quelle tristesse, mais ça ne me fait déjà plus rien. Suis-je blasé par tout ceci ? Deux victimes de plus à rajouter au compteur de la contamination ou à celui de la panique ? Car ces deux hommes se sont donnés la mort de leur plein gré. Quelle situation désespérée peut-elle bien pousser des gens, pompiers de métier, à agir de la sorte ? Qui est suffisamment fort pour trancher la tête de son collègue vivant et se taillader les veines dans la foulée ? Qui peut avoir raison d’un tel homme au point de le faire abandonner tout espoir ? C’est déprimant, mais j’ai bien peur qu’il faille s’habituer à voir ceci régulièrement si je décide de tenter me battre pour survivre.

Mais je divague. J’ai une armure à trouver. Et le casque en métal qui se trouve à l’arrière me laisse penser que je suis sur la bonne voix. En gros je serai surpris de ne pas en trouver une dans cette caserne. Certainement dans des vestiaires. Il doit bien se trouver une pièce où ils se changent lorsque c’est nécessaire. Les pompiers n’arborent pas continuellement ce genre de tenue, mais seulement lorsque la situation de requiert. Le rez-de-chaussée du bâtiment est à 80% le hangar de ce que j’en vois. Le mieux serait peut-être alors que je grimpe à l’étage pour visiter les lieux.

Alors que je songe à la façon de rejoindre l’étage supérieur, une voiture déboule à toute vitesse dans le parking et s’arrête juste à côté de l’hélicoptère. Un homme s’en extrait très rapidement et s’installe au poste de pilotage puis démarre le rotor.

- Je suis en train de me faire piquer mon hélico ! Les salauds !

Je leur crie de le laisse là, mais, soit ils ne m’entendent pas, soit ils dédaignent de le faire. En tout cas, ils ne vont pas tarder à décoller.

Et moi qui suis bloqué dans ce camion ! Si je pouvais, j’irais leur dire deux mots à ces voleurs.

- Ne touchez pas à mon hélico, bande de chiens galeux !

J’ai beau crier de plus bel, ma voix est désormais masquée par le bruit des pales. Tous les autres occupants sortent maintenant de la voiture et montent à bord. Ils sont trois, suréquipés d’armes à feu. L’un d’entre eux tire dans ma direction. Les mort-vifs les ont repérés et ont changé de cible. Les deux autres individus transvasent des affaires depuis le coffre de leur voiture vers l’hélicoptère.

Je suis vert de rage. Je me fais piquer mon hélicoptère sous mes yeux et je ne peux que contempler la scène passivement. Je les observe avec une attention toute particulière. Je veux me souvenir de leur visage, en imprimer leurs faces sur ma rétine pour ne jamais les oublier. Alors que l’hélicoptère décolle doucement, je sens la moutarde me monter au nez. Je déteste ça. Je déteste qu’on me traite de la sorte. Je hais ce sentiment d’impuissance. L’égo, encore et toujours. Touché dans son orgueil, c’est le pire de tout.  Certains pourraient me trouver paranoïaques, mais je pense qu’ils sont venus spécialement pour mon appareil. Ils ont dû l'apercevoir avant que je me pose puis ils ont très certainement sillonné les rues du quartier à sa recherche car en arrivant sur place, ils savaient exactement quoi faire. Ils avaient tout prévu dans les moindres détails. Ils avaient prévus de me voler, et s’ils sont aussi armés, c’est qu’ils n’imaginaient pas repartir les mains vides. Ils me l’auraient pris d’une façon ou d’une autre, quitte à me tuer !

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